Avec ses 40 kilomètres de trajet et ses dénivelés importants, la boucle du lac de Grosbois au cœur du pays de l’Auxois est réservée aux grands sportifs.
Au départ de Bellenot, vous atteindrez la commune de Grosbois-en-Montagne et son contre-réservoir, où vous pourrez vous reposer avant d’attaquer la route vers Commarin.
Là-bas, vous pourrez visiter le château (l’un des plus beaux de Bourgogne) et son grand parc boisé. Ensuite, direction Vandenesse-en-Auxois, en faisant un petit crochet par le réservoir de Panthier, où vous pourrez piquer une tête. Rien de mieux qu’une petite baignade pour repartir le pied léger…
CÔTÉ PATRIMOINE
Lors de votre balade, vous traverserez le village de Commarin, un site qui présente un haut-lieu du patrimoine côte-d’orien.
Le village où vécut Henri Vincenot, écrivain du 20e siècle emblématique de la vie rurale bourguignonne, abrite dans un grand parc boisé le Château de Commarin, tenu par une même famille depuis 26 générations.
Cet édifice, aux façades tout aussi bien élégantes qu’harmonieuses, se reflète dans l’eau des larges douves qui l’entourent. Le château, d’abord ferme fortifiée puis maison forte, connut plusieurs transformations au cours du 16e siècle, comme la décoration de la chapelle gothique, avec sa Mise au tombeau en terre cuite. Les tapisseries alchimiques et héraldiques aux armes de Vienne datent de cette époque.
Le château de Commarin fut ensuite réaménagé durant le siècle des Lumières, par Marie-Judith de Vienne, la grand-mère de Talleyrand. Le mobilier et les objets qui ornaient les appartements sont restés intacts depuis cette époque. Plus tard, des écuries seront bâties dans l’enceinte du château. Le parc à l’Anglaise du site est également à visiter, rien que pour pouvoir se promener et flâner au pied des arbres qui le composent.
Vous croiserez sur votre route un autre élément du patrimoine culturel et fluvial de la Côte-d’Or : les réservoirs du canal de Bourgogne. Ils sont au nombre de six dans le département, et deux (Panthier et Grosbois) se retrouvent sur la Boucle du lac de Grosbois.
Ces réservoirs ont été construits pour alimenter en eau le canal de Bourgogne, car ce dernier a besoin de plusieurs millions de mètres cube d’eau pour fonctionner. Le canal traverse deux vallées, celle de l’Yonne et de la Saône. Il monte également jusqu’au point de partage des eaux (le fameux « seuil de Bourgogne », situé sur la commune de Pouilly-en-Auxois), puis redescend.
Il a fallu organiser l’alimentation en eau au sommet du canal, et créer plusieurs réservoirs situés plus en hauteur (comme pour un château d’eau et son principe des vases communicants), car de grandes quantités d’eau partent sur l’autre versant du canal à chaque ouverture d’écluse. Les réservoirs de Grosbois, Cercey et Chazilly ont été mis en place pour approvisionner le canal à hauteur de Pouilly-en-Auxois. D’ailleurs, le réservoir de Grosbois que vous rencontrez sur votre randonnée a été doté d’un contre-réservoir, où l’on peut maintenant se baigner.
Trois autres réservoirs ont été construits en Côte-d’Or pour desservir le canal, ceux de Panthier, de Pont et de Tillot. De nos jours, le système d’alimentation du Canal de Bourgogne reste un modèle du genre.