Au pays des Colombins, entre 1869 et 1870, dix-huit enfants âgés de moins de neuf ans succombèrent lors de l’épidémie de scarlatine. Leurs noms demeurent d’ailleurs gravés à l’intérieur d’une chapelle placée sous la protection de Notre-Dame du Bon Secours et édifiée l’année suivante sur le versant du Laveron, surplombant le village.
L’an 1871, le 24 octobre a eu lieu la bénédiction solennelle de la chapelle de Bon Secours. Cette cérémonie si chère aux habitants de Sainte-Colombe, a été embellie par le concours des population du voisinage et l’assistance d’un nombreux clergé. Les fidèles se sont rendus en procession au sanctuaire de Marie en chantant les louanges de la divine mère.
Après la bénédiction de la chapelle, Mr Ligier, curé de Pontarlier, par une belle instruction sur la puissante protection de la Sainte Vierge, a affermi dans les âmes la dévotion envers elle et rendu un juste hommage à la pitié des fidèles de Sainte-Colombe qui, par leurs dons, ont fait élever ce magnifique sanctuaire à Marie.
La souscription se réalisa aussitôt et pendant les exercices de la retraite s’élève déjà à 4700 francs. Le titre de sanctuaire s’offrait naturellement : on appelait Marie au secours. Notre-Dame du Bon Secours fut donc le vocable de la chapelle. L’élan ne s’est pas ralenti jusqu’à l’achèvement de cette œuvre malgré les difficultés du temps.
Survient la guerre de 70-71 avec la Prusse. Les familles se voient enlever leurs jeunes gens. La contrée est envahie par l’ennemi, pillée et ravagée. 2600 francs sont enlevés à la population de Sainte-Colombe. Malgré ce désastre, l’œuvre se poursuit et s’achève avec autant de perfection que si les temps les plus prospères l’avaient favorisée.
Le plan de Notre-Dame du Bon Secours a été fait par M. Vernier, architecte à Pontarlier, et exécuté par M. Magnenet, entrepreneur dans la même ville. La somme totale dépensée pour la construction de la chapelle sans les frais de décor est donc de 6400 francs. On est allé chercher les pierres de construction aux carrières de la Rivière. L’autel et les statue qui décorent cette chapelle ont été fournis aux frais de M. Joly, curé de la paroisse. L’autel a été réalisé par M. André et Cie à Besançon, et les statues viennent de la maison Gousse à Lyon.
Il est bon de constater dans les archives de la fabrique, pour leur digne mémoire, l’origine de Notre-Dame de Bon Secours et les moyens par lesquels elle a été bâtie.
Merci à Cécile Trouttet
Source : Frédéric DELGRANDI pour AVPEC Vuillecin