Forteresse impressionnante, le château de Joux est le seul exemple en France représentatif de l’évolution de l’architecture militaire sur plus de dix siècles.
La frontière suisse n’est qu’à 15 km de là. Bienvenue au cœur de l’emblématique château de Joux. Mille ans qu’il domine d’une centaine de mètres le passage de la Cluse, étroit couloir naturel, qui permet de traverser le massif du Jura. La première mention littéraire remonte à 1034, il n’était alors probablement qu’un simple fortin en bois. Sans cesse agrandi, remanié, renforcé, pour suivre les progrès de l’art de la guerre et de l’artillerie.
Opération « Renaissance »
Des sires de Joux à Louis XIV en passant par les ducs de Bourgogne (Philippe Le Bon le rachète en 1454) et la couronne espagnole, le château de Joux eut d’illustres propriétaires qui le façonnèrent en fonction de leurs besoins. Vauban s’y pencha dès 1679. Le château est aujourd’hui composé de cinq enceintes, deux hectares de bâtiments, deux cent cinquante pièces, trois fossés et trois ponts-levis.
Depuis 1954, il est ouvert à la visite. La communauté de communes Grand Pontarlier le rachète à l’armée en 1968. C’est elle qui a insufflé les importants travaux de restauration menés ces dernières années sur deux ponts-levis et le pont dormant, très abîmés par le temps. En fait, ce sont les premiers « effets » de l’opération « Renaissance » qui va durer jusqu’en 2030. Opération de sauvegarde du bâti, mais aussi de création d’espaces muséographiques thématiques, dont un, unique en son genre, consacré aux armes.
Animations culturelles et artistiques
Aux XVIIIe et XIXe siècles, Joux fut prison d’Etat. C’est ici que Toussaint Louverture, ancien esclave devenu général de l’armée française et gouverneur de Saint-Domingue, fut emprisonné (pour trahison et rébellion), et mourut le 7 avril 1803. Aujourd’hui, le château de Joux est un lieu de mémoire de l’abolition de l’esclavage et de la lutte pour les libertés.
Chargée d’histoire, la bâtisse est aussi devenue au fil des années un lieu d’animation culturelle et artistique. Expositions, lectures, représentations théâtrales, concerts, visites nocturnes, jeux de piste, reconstitutions historiques, la liste est longue. Même le sport vient côtoyer le patrimoine, avec notamment le très couru Trail des Sangliers, chaque automne depuis près de vingt ans. Comptez 1 h 15 pour une visite guidée, possible d’avril à novembre.
