La machine est ton saigneur et ton maître

En 2014, un jeune ouvrier chinois se défenestre depuis son dortoir, dans l’anonymat d’une tentaculaire ville-usine. Il laisse derrière lui une poignée de poèmes vibrants sur sa souffrance, ses conditions de travail et l’atelier. Un drame du travail dont s’empare Céline Chatelain pour mener une enquête engagée sur le rapport de l’homme à la machine ; enquête composite, à tiroirs, pleine de souffle, dans laquelle elle clame, témoigne, scande et danse, accompagnée dans les méandres de ses recherches par un musicien aussi laconique que perspicace usant de guitare et de musique assistée par ordinateur. Dans le lieu symbolique de la salle des machines du Lycée Fillod de Saint-Amour spécialisé dans les métiers des arts du métal, elle empruntera des chemins d’investigation sinueux, jusqu’au soir de Noël 1865, où l’Amérique inaugure en grande pompe les abattoirs de Chicago qui inspireront à Henry Ford son modèle optimisé de travail à la chaîne.